lundi 2 février 2009

Culturels vampires.


En société nous sommes avenants mais nous restons très occupés. Il vaut mieux donc aller droit au but lorsque vous vous adressez à nous. Si vous semblez décontracté, si vous nous faites croire que vous méconnaissez les postes que l'on occupe mais que vous ne doutez pas de l'influence qu'ils exercent, nous aurons peut-être un temps aimable et concentré à vous offrir. Si vous ne manquez pas d'humour, d'auto-dérision mais surtout de sang-froid, ce qui nous laisse entendre que vous en connaissez un bout et que vous êtes revenu d'à peu près tout, sans rentrer dans les détails... Peut-être connaitriez-vous des stars, comme nous, peut-être même les mêmes, mais ne nous étalons pas trop sur nos carnets d'adresses... Nous n'aurons rien à vous donner concrètement, nous préférons de loin vous découvrir ou que quelqu'un d'autre nous ait parler de vous. Enfin qui sait, nous sommes prêts à entendre vos idées et vos propositions. N'hésitez pas à vous dotez de bonnes références écrites et même de chiffres, ça pourrait asseoir votre position.

Nous sacrifions parfois à la grande gentillesse de certains rendez-vous... Mais il nous serait difficile de répondre aux milliers de projets qui nous sont envoyés chaque jour. Même nos secrétaires ne peuvent répondre à toutes ces sollicitations. En revanche, nous restons très ouverts aux propositions qui pourraient s'associer à notre politique. Oui car nous avons une idée politique sociale très précise, curieuse du quartier qui nous entoure, des inégalité d'accès à la création contemporaine. Nous sommes motivés par le partage des genres et des savoirs. La contemporanéité de l'art tombe bien car elle s'est aussi beaucoup intéressée aux même questions en se régénérant grâce à sa trans-disciplinarité, à sa gratuité, à sa délocalisation. Nous comprenons tout à fait ce que vous voulez dire...Tiens nous avions à peu près la même idée d'ailleurs ou je ne sais plus si c'est quelqu'un autre qui nous en a parlé. C'est intéressant en tout cas. Recontactez-nous.

Parfois, nous dirigeons des grosses machines et nous recevons énormément de subventions mais nous avons comme code d'honneur de ne pas le dire. Ce serait indécent. Souvent, nous sommes issus d'un projet assez radical dont nous essayons de préserver l'esprit mais nous voyons bien que vous en doutez. Il faut dire qu'il est dangereux pour nous et notre statut de se risquer à des noms mystérieux. Nous pouvons y perdre tout la fidélité et l'audimat que nous avons mis du temps à sécuriser. Ainsi il nous est plus évident de faire tourner des objets de confiance, quitte à se laisser naïvement berner par les ersatzs de ces derniers... Pour être plus honnête, c'est moins cher et c'est plus amusant. Nous aussi, on s'y essaie. Il n'y a pas que les artistes qui sont capables de faire de l'art. La preuve : les artistes n'en ont-ils appelé pas à la démocratisation de leur art, voir en sa décélébration totale ? Nous les avons bien vu faire et vous en bénéficierez d'une certaine façon. Allez, partageons le gâteau de la reconnaissance! Nous en avons besoin aussi, toujours à travailler derrière ou pour la diffusion de leur fantasme. L'oeuvre ne devient-elle pas aussi celle de tout le monde, celle que l'on investit de notre regard ?

Cette année en tout cas, nous avons décortiqué toutes les thématiques abordées et invité en conséquence quelques artistes en vue. Le travail de sensibilisation sera plus facile à réaliser. Les classes d'écoles et les maisons de quartier pourront assister aux préparations. Mais nous n'avons pas pu éviter certaines coupes de budget. Sans inquiétude aucune, je pense que notre équipe va vite trouver la possibilité d'utiliser des idées que vous nous avez finalement donné à entendre. Vous nous avez semblé aussi soucieux de cette nécessité de partage. Vous n'en serez donc pas, outre mesure, perturbé. Et, pour ne pas trop vous blesser, nous détournerons un tout petit peu votre concept vers quelque chose de plus simple, de plus festif et éviterons d'utiliser le même titre. Merci à vous et à toutes ces collaborations invisibles.

Sylvain Pack

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