Que signifie être pour ou contre une personne publique ?
Une personne qui porte au public le produit de sa méditation devient la proie du jugement dès le premier et le simple fait de sa signature. Quand l'auteur signe, il triomphe de sa pensée et de sa production en indiquant sa parenté à l'oeuvre. Même s'il lui arrive de dévier sa parenté en recourant au pseudonyme, il lui sera difficile de ne pas être responsable. Or faire oeuvre, dévoiler sa recherche, la porter au flux et à son utilisation ryzhomatique peut faire disparaître cet auteur. Le temps s'écoule et ne retient rien mais l'humain choisit le plus souvent de garder des noms, d'écrire des chemins de pensée, de créer des écoles. Nous racontons, nous citons nos modèles, nous en faisons des masques mortuaires, des médailles et des billets. La démocratisation des stars, les entreprises d'académies de stars répondent à cette demande de reconnaissance et de souvenirs.
La création anonyme y répond d'une autre manière. Déstabilisante certes parce qu'elle demande à l'auteur de perdre son aura mais enfin soulagé de son obéissance aux codes claniques, elle s'invente des panthéons plus subjectifs.
La création amateur évoque la réalisation du projet communiste, viable et pérenne. L'envie de dissoudre les seigneuries régnantes et de partager les biens et les savoirs dans la communauté semble se réaliser dans cette histoire de l'art dont nous parlons. Cette histoire d'un art brut, d'un art des fous, des enfants et des animaux acceptés, cette histoire d'un art collectif, des regardeurs qui font le tableau. Cette histoire d''un spectateur émancipé est l'arme qui, insurgé contre le capital amassé, attire l'égalité.
Nos outils de communication, de relation interplanétaire et notre accélération démographique déplacent ces références et les exposent à un universel plus conscient de sa taille et de son interconnexion. Si, paradoxalement, l'auteur est confronté aux vertus grimpantes de cette pensée anonyme ou amatrice, il connait d'autre part l'accessibilité immédiate au réseau mondial. Qu'il le veuille ou pas, le résultat de son travail peut circuler et se modifier plus rapidement qu'à l'ère de l'imprimerie. Sa production est plus accessible, plus piratable, plus malléable. On peut en trancher une part sans difficulté. L'auteur est comme du beurre. Il se mélange à son oeuvre et y dissout son nom. Le produit peut dépasser l'auteur. Parfois, au contraire, l'oeuvre moribonde et égocentrée décapite la tête de son père et disparaît à jamais sans direction, sans cerveau pour la guider. Comment l'auteur se livre à l'oeuvre, comment il la porte ou la remue, comment il s'en extraie ou comment il s'en exclue est la nature même des réflexions des pour ou contre de ce blog.
Sylvain Pack
Une personne qui porte au public le produit de sa méditation devient la proie du jugement dès le premier et le simple fait de sa signature. Quand l'auteur signe, il triomphe de sa pensée et de sa production en indiquant sa parenté à l'oeuvre. Même s'il lui arrive de dévier sa parenté en recourant au pseudonyme, il lui sera difficile de ne pas être responsable. Or faire oeuvre, dévoiler sa recherche, la porter au flux et à son utilisation ryzhomatique peut faire disparaître cet auteur. Le temps s'écoule et ne retient rien mais l'humain choisit le plus souvent de garder des noms, d'écrire des chemins de pensée, de créer des écoles. Nous racontons, nous citons nos modèles, nous en faisons des masques mortuaires, des médailles et des billets. La démocratisation des stars, les entreprises d'académies de stars répondent à cette demande de reconnaissance et de souvenirs.
La création anonyme y répond d'une autre manière. Déstabilisante certes parce qu'elle demande à l'auteur de perdre son aura mais enfin soulagé de son obéissance aux codes claniques, elle s'invente des panthéons plus subjectifs.
La création amateur évoque la réalisation du projet communiste, viable et pérenne. L'envie de dissoudre les seigneuries régnantes et de partager les biens et les savoirs dans la communauté semble se réaliser dans cette histoire de l'art dont nous parlons. Cette histoire d'un art brut, d'un art des fous, des enfants et des animaux acceptés, cette histoire d'un art collectif, des regardeurs qui font le tableau. Cette histoire d''un spectateur émancipé est l'arme qui, insurgé contre le capital amassé, attire l'égalité.
Nos outils de communication, de relation interplanétaire et notre accélération démographique déplacent ces références et les exposent à un universel plus conscient de sa taille et de son interconnexion. Si, paradoxalement, l'auteur est confronté aux vertus grimpantes de cette pensée anonyme ou amatrice, il connait d'autre part l'accessibilité immédiate au réseau mondial. Qu'il le veuille ou pas, le résultat de son travail peut circuler et se modifier plus rapidement qu'à l'ère de l'imprimerie. Sa production est plus accessible, plus piratable, plus malléable. On peut en trancher une part sans difficulté. L'auteur est comme du beurre. Il se mélange à son oeuvre et y dissout son nom. Le produit peut dépasser l'auteur. Parfois, au contraire, l'oeuvre moribonde et égocentrée décapite la tête de son père et disparaît à jamais sans direction, sans cerveau pour la guider. Comment l'auteur se livre à l'oeuvre, comment il la porte ou la remue, comment il s'en extraie ou comment il s'en exclue est la nature même des réflexions des pour ou contre de ce blog.
Sylvain Pack
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