A Nice, en 2004, sous l'impulsion de Robin Decourcy, bientôt suivi par Tristan Looa, David Carmine, Ludovic Corberand et Djonam Saltani se créera un lieu d'expériences uniques et déroutantes: "Le désappartement". Ces derniers, jeunes artistes et invités de passage, y vivent de manière fugace et anonyme. Le lieu est vide et plein à la fois. Après quatre ouvertures au public, le désappartement sera rendu totalement transformé à ses propriétaires, un couvent de dominicains et la Mairie de Nice... l'Eglise et l'Etat en quelque sorte, ce qui ne sera pas sans poser de problèmes. Pour m'y être rendu à chaque fois et pour avoir goûté à bien d'autres énergies collectives émérites tel que la Station, la sous-station Lebon, les Diables Bleus, 3 initiatives artistiques cohérentes et engagées qui se sont vus finalement dissoutes voire détruites par leur propre ville, je peux témoigner de l'extraordinaire et de l'empathie que dégageaient les réalisations de ce lieu d'art et de vie.
Qu'un appartement puisse servir de support à l'art n'a rien d'un fait nouveau, du premier musée d'art moderne aux Etats Unis fondé par Katherine S. Dreier et dont Marcel Duchamp était le président aux galeristes débutant leur pratique à domicile, l'exposition d'art a eu le temps de s'accommoder de toutes les contraintes de l'habitat humain. En revanche que l'habitation devienne elle-même l'expérience artistique est un fait plus rare et il en est resté de troublants souvenirs, difficilement conservables, souvent disparus ou retournés dans la sphère du privé. La Totes Haus U.R, le Merzbau, la Whitehead's House, le Conical Intersect, autant d'oeuvres poussées à leur paroxysme formel et qui, pour chacune, semble s'être révélée au public comme une pièce maîtresse de leur auteur.
Sylvain Pack.
Qu'un appartement puisse servir de support à l'art n'a rien d'un fait nouveau, du premier musée d'art moderne aux Etats Unis fondé par Katherine S. Dreier et dont Marcel Duchamp était le président aux galeristes débutant leur pratique à domicile, l'exposition d'art a eu le temps de s'accommoder de toutes les contraintes de l'habitat humain. En revanche que l'habitation devienne elle-même l'expérience artistique est un fait plus rare et il en est resté de troublants souvenirs, difficilement conservables, souvent disparus ou retournés dans la sphère du privé. La Totes Haus U.R, le Merzbau, la Whitehead's House, le Conical Intersect, autant d'oeuvres poussées à leur paroxysme formel et qui, pour chacune, semble s'être révélée au public comme une pièce maîtresse de leur auteur.
Ici, première surprise, l'auteur est multiple, l'oeuvre fragmentaire, en cours, active dès la reprise du lieu. L'ancien propriétaire, un archéologue décédé il y a quelques années, a laissé dans l'appartement de nombreux éléments personnels: photographies, restes de fouilles, livres, documents papier... Les artistes déploient les souvenirs, les analysent, les ingèrent et semblent aussitôt utiliser la méthode découverte. Evitant la morbidité futile d'exposer ces objets fragiles, ils décident presque inconsciemment de simuler le procédé de recherche archéologique et d'opérer directement sur le bâtiment : papier-peint, mur, caches, plinthes, palimpsestes, fissures seront leur matière et leur vocabulaire. L'orientation est manifeste, son sujet sera la révélation de l'espace vital et vécu.
« Le 2 rue hôtel de ville nous a toujours été étranger. Il constitue pourtant notre premier abri, protection contre le froid, contre le chaos urbain, le bruit et les intempéries (...) Le désappartement (the diflat) scelle nos divergences, clame notre silence artistique. Il n’y a aucune volonté thématique mise à part une attention chronique, ‘a guarantee of sanity’ (Louise Bourgeois), portée à la relation humaine (...) Distance de cloison pas si épaisse, car à force de gratter au lieu de recouvrir, le mur pourrait devenir panpsychisme (...) Dessus le ‘Lynch’ naturel de l’entrée (papier-peint fleuri, jaune et cramoisi) un arbre a été tranché et vous ne le verrez peut-être même pas car un autre s’y dessine, au scotch, au cutter, à l’encre de chine. (...) L’entretien du lieu de vie est devenu une activité artistique. Le mouvement qui y confère crée des solutions utilitaires et domestiques improbables, simplifiées. Le mouvement vers une harmonie plastique fait ici pour l’instant la soustraction du gadget, du luxe. Il est fécond en images et en sons (...). Dans la chambre près du salon une tapisserie de photos de voyage a explosé sur le plafond et les quatre murs...»
« Le 2 rue hôtel de ville nous a toujours été étranger. Il constitue pourtant notre premier abri, protection contre le froid, contre le chaos urbain, le bruit et les intempéries (...) Le désappartement (the diflat) scelle nos divergences, clame notre silence artistique. Il n’y a aucune volonté thématique mise à part une attention chronique, ‘a guarantee of sanity’ (Louise Bourgeois), portée à la relation humaine (...) Distance de cloison pas si épaisse, car à force de gratter au lieu de recouvrir, le mur pourrait devenir panpsychisme (...) Dessus le ‘Lynch’ naturel de l’entrée (papier-peint fleuri, jaune et cramoisi) un arbre a été tranché et vous ne le verrez peut-être même pas car un autre s’y dessine, au scotch, au cutter, à l’encre de chine. (...) L’entretien du lieu de vie est devenu une activité artistique. Le mouvement qui y confère crée des solutions utilitaires et domestiques improbables, simplifiées. Le mouvement vers une harmonie plastique fait ici pour l’instant la soustraction du gadget, du luxe. Il est fécond en images et en sons (...). Dans la chambre près du salon une tapisserie de photos de voyage a explosé sur le plafond et les quatre murs...»
Textes ~ tristan Looa, gérald Panighi, robin Decourcy extraits du site internet "le désappartement" réalisé par florent Bonnet:
http://i.1asphost.com/desappartement/desappartement.swf
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